Pourquoi de plus en plus d’enfants présentent-ils des difficultés de l’attention ?

D’entrée de jeu, plusieurs répondront que ces difficultés n’étaient pas diagnostiquées par le passé. Quand on ne performait pas à l’école, on nous retirait simplement. Certains accidents survenus à la ferme étaient dûs à une 'distraction', sans que l’on soupçonne un déficit de l’attention chez le responsable. Être attentif est une action mentale, un geste qui s’exerce. Selon les activités privilégiées et le temps passé à pratiquer, on peut avoir développé de bonnes ou de mauvaises habitudes attentionnelles. En comparant les jeux, les stimuli des enfants de nos jours à ceux d’il y a deux (3-4) générations, on constate de grands changements. Colorier, découper des vêtements pour des poupées de papier, apprendre la couture ou le petit point, clouer, gosser une branche pour se fabriquer des flèches sont des exemples d’activités exerçant l’attention qui ont été trop reléguées aux oubliettes. Lorsqu’un enfant centre son attention sur la télévision, l’objet de perception est coloré, rythmé, exclamatif et… mouvant. Bien exercer son attention, c’est faire exister dans sa tête une chose et la faire bouger dans sa tête, en la comparant, en se questionnant à son propos. Plusieurs jeux d’ordinateur-et-cie stimulent davantage ce que j’appelle la perception-réaction : le petit bonhomme avec une armure verte attaque, vite je sors mon glaive électro-machin pour me défendre. Les enfants parviennent à comprendre ces jeux aux règles souvent complexes, pourtant cela ne leur permet pas d’exercer ce qu’il conviendrait pour s’habituer à être attentifs en classe. Vous comprendrez que le tableau, l’enseignant ne captent pas l’attention de manière aussi ‘éclatante’ que la télévision ou que les jeux vidéos.

De plus, comme beaucoup d’aptitudes, une partie de nos capacités attentionnelles relèvent de notre bagage héréditaire. Aussi, lorsque plusieurs membres de la famille présentent un trouble de l’attention (identifié ou non), il sera d’autant plus important que l’on propose à un enfant des occasions de s’entraîner dans ses jeux. Il n’y a pas si longtemps, on pouvait ‘compenser’ une difficulté d’attention et ‘faire son chemin’ quand même assez aisément. Plus maintenant. Le rythme de vie s’accélère, les moments consacrés à ces activités diminuent. Les enfants bourrés d’’’entertainement’ par les parents qui pédalent s’ennuient de moins en moins et n’ont pas le temps d’exercer leur réflexion. Souvent, plus ces parents ont une vie effrénée ou encore, s’ils se sentent coupables, pire ce sera. Prenez en compte que l’enfant possédant à la base une certaine difficulté d’attention a tendance, aux premiers abords, à se rebiffer devant des situations ‘forçantes’ à ce niveau. Il fait du chichi, ça se complique. Pas le temps : on passe à un autre appel. Pourquoi tu ne regarderais pas ce film que tu aimes tant? Va dans ta chambre et trouve-toi quelque chose à faire vaudrait mieux. Et de beaucoup. Cette suggestion aurait le mérite d’amener l’enfant à réfléchir pour se trouver un projet lui-même. Si je sortais mon matériel de bricolage, je pourrais… Tiens, ce jeu de société, je vais téléphoner à mon ami pour… On me demandera ensuite comment aider les enfants présentant des problèmes d’impulsivité! Mais ça, ce sera l’objet d’un autre sujet.

Dans mon Carnet de conseils, vous pourrez trouver des exemples de situations simples (brèves et qui exigent peu de matériel) permettant de pratiquer son attention. Et ce n’est pas que pour les enfants! À tout âge, on peut s’entraîner et s’exercer pour améliorer ‘notre manière de poser un geste’. Puisque c’est bien de cela qu’il s’agit. Pour progresser, il faut prévoir une place régulière aux exercices pour qu’ils en viennent à constituer un ‘entraînement’ qui permettra de développer une habitude meilleure. Cela fonctionne! Mes expériences et les témoignages rendus par les gens le confirment.